Historique du 91e R.I.

A  la mobilisation, la 3e Division d’Infanterie Motorisée à laquelle appartient le 91e Régiment d’Infanterie se rassemble dans les Ardennes, au sud-ouest de la ville de Rocroi. Les unités sont formées, les véhicules perçus et bariolés.

Le 10 septembre, le régiment fait mouvement avec le reste de la division vers Bar-le-Duc. Il se maintient ensuite pendant deux mois et demi dans le secteur de Ligny en Barrois. Ce temps est mis à profit pour l’entrainement et la cohésion, mise à mal par la dispersion de l’unité en temps de paix entre plusieurs casernements fort éloignés.

 

Fin novembre, le Régiment se porte au front, dans le secteur de Forbach. Le Ier bataillon est le premier à s’installer les 3-4 et 5 décembre sur la ligne de défenses en avant de la ligne Maginot. Durant la période, le régiment résiste à plusieurs coups de mains ennemis et participe à la guerre des corps-francs montés par la 3e DIM. La division est relevée par la 29e DIA et se porte dans la région de Vitry-le-François. Elle a perdu 17 morts et 36 blessés.

De fin janvier à mai, la division poursuit au mieux son entrainement, notamment en travaillant avec les 1e et 2e DCR pour entrainer les hommes à la collaboration avec les chars et à la lutte contre les blindés ennemis. Avec la percée de Sedan, le 13 mai 1940, le front français s’effondre dans les Ardennes françaises malgré la résistance héroïque des 55 DI et 147 RIF. Pour colmater la brèche faîte par le XIX AK de Guderian, Huntziger déploie le XXIe corps (3e DCR du général Brocard et la 3e DIM du général Bertin-Boussu) qui doit prendre place autour du Mont-Dieu et dans la vallée de la Bar. Le 91e RI est débarqué par camion dans la région de Monthois, dans le sud des Ardennes, le 13 mai au matin. Le régiment monte, à pied, en ligne le lendemain et une ligne de défense digne de ce nom à la lisière des bois du Mont-Dieu.

 

Le 17 mai, les Allemands lancent plusieurs assauts qui sont stoppés à quelques mètres des lignes du 91e. Plus d’une centaine de soldats allemands restent sur le terrain. Le 18, les assauts de l’IR 79 échouent de nouveau face aux 91 et 51 RI. Le 19, les Français poussent même l’avantage en menant des contre-attaquent pour s’assurer du flanc gauche du XXIe Corps. Après quelques jours d’accalmie qui permettent de remanier le dispositif défensif, les Français subissent de nouveau les assauts allemands le 23 mai au matin, mais le 91e tient bon et repousse deux bataillons du 31 IR. Dans l’après-midi, les troupes allemandes réussissent à s’infiltrer dans les positions du IIIe Bataillon. Si une contre-attaque française réussit à contenir l’offensive allemande, les pertes françaises sont significatives.

 

 

Le 24, le front tenu par le 91e reste calme, mais sur les flancs, les troupes françaises ont bien reculé, menaçant d’encerclement le régiment, en conséquence de quoi le régiment se replie dans la nuit sur le bois de Châtillon-sur-Bar. Le régiment y reste jusqu’au 7 juin.

 

La bataille du Mont-Dieu prend fin. Elle aura coûté au régiment 65 tués, 398 blessés et 103 disparus. Entre le 7 et le 9 juin, la division se porte à proximité du front pour épauler une contre-attaque des 3e DCR et 7e DLM, mais l’offensive allemande le 9 juin change le programme : la 3e DIM est envoyée colmater la brèche dans le secteur de Machault. Le 91e est placé en réserve mais dès le 11, le Ier bataillon est envoyé en renfort de la 14e DI.

Il devient impossible de contenir la poussée ennemie et le 91e doit, comme le reste de la division, battre en retraite et est disloqué par les éléments motorisés allemands. Le drapeau du Régiment est cependant sauvé de la débacle est amené jusqu’en zone libre.